Implant puce GPS chat vétérinaire

L’implant d’une puce GPS pour chat par un vétérinaire : entre info et intox

Par , Ph.D.
Dr Alexandre Ho-Pun-Cheung
AlexDocteur (Ph.D.) en biologie-santé, Alexandre Ho-Pun-Cheung a travaillé pendant 17 ans dans la recherche médicale. Il est maintenant le responsable éditorial de chatparexemple.fr.

Smartphones, montres connectées, drones, véhicules… de plus en plus d’objets de notre vie quotidienne sont équipés de balises GPS qui permettent leur géolocalisation. Et lorsque l’on sait que l’implant d’une puce électronique d’identification est déjà une pratique courante chez le chat, on imagine facilement pouvoir faire de même avec une puce GPS. Mais qu’en est-il réellement ?

Le mythe de l’implant GPS pour chat circule sur le web depuis de nombreuses années. On peut notamment lire sur certains forums spécialisés qu’il serait possible de se procurer ce type de produits auprès de laboratoires étrangers. Il est vrai que les implants pour chat existent bel et bien : on pense en premier lieu à la puce électronique d’identification, mais il existe aussi des implants contraceptifs. Et d’un autre côté, plusieurs sociétés commercialisent des traceurs GPS pour suivre en temps réel nos amis félins. Néanmoins, il s’agit là de technologies très différentes. Combiner les deux représente un défi de taille, qui semble pour l’instant insurmontable.

La puce électronique pour chat n’est pas un implant GPS

En France, il est obligatoire de faire identifier son chat avant l’âge de 7 mois, que cela soit par tatouage ou par l’implantation d’une puce électronique. De nos jours, c’est cette seconde solution qui est la plus courante. Cela consiste à insérer sous la peau du chat (au niveau du cou ou bien entre les omoplates) une petite puce à peine plus grosse qu’un grain de riz.

Implant GPS chat

Beaucoup de gens pensent à tort qu’il est possible de suivre la position de son animal de compagnie en lui implantant ce type de puce. En réalité, il n’en est rien. Une puce électronique pour chat est complètement inerte, elle ne sert qu’à communiquer le numéro d’identification de l’animal lorsqu’elle est scannée par un lecteur spécifique. Le principe est le même que pour le paiement sans contact : le lecteur émet des ondes radio en direction de la puce, et celle-ci sera alors alimentée par couplage électromagnétique. Elle sera alors en mesure de transmettre son numéro d’identification au lecteur. C’est la technologie RFID (Radio Frequency IDentification, ou identification par fréquences radio en français).

Les ondes émises par le lecteur de puce électronique sont de basse fréquence. Il faut donc que l’animal soit relativement proche du lecteur pour que l’on puisse scanner son implant : pas plus de 20 centimètres. Ainsi, contrairement à un traceur GPS, la puce d’identification ne peut pas communiquer des données sur une longue distance. Et même si la portée pourrait être augmentée à quelques mètres en utilisant des ondes de ultra haute fréquence, cela ne suffirait pas pour permettre la géolocalisation d’un chat égaré.

L’implant GPS pour chat : une technologie encore hors de portée

Puisqu’il est possible d’insérer une puce électronique sous la peau d’un chat pour permettre son identification, ne pourrait-on pas en faire autant avec un traceur GPS ? L’idée paraît simple, mais malheureusement, elle se heurte à plusieurs limitations technologiques qui sont difficiles à surmonter… pour le moment en tout cas !

Le premier défi à relever est la taille de cet hypothétique implant GPS pour chat, qui nécessite une technologie autrement plus lourde et complexe que celle de la puce RFID d’identification. En effet, la géolocalisation par GPS s’appuie sur l’utilisation de satellites, et pour permettre la réception et la transmission des données, il faut intégrer à la puce différents composants tels qu’une antenne GPS, un module GSM, une carte SIM, sans oublier une batterie. Tous ces éléments ne sauraient être contenus dans un dispositif suffisamment petit pour être implanté chez le chat.

Pour mieux visualiser le problème, prenons le Tractive Cat 4 pour exemple : ce traceur GPS pour chat pèse une trentaine de grammes et mesure 7,2 cm de large, 2,9 cm de haut, et 1,6 cm d’épaisseur.

Implant puce GPS chat impossible

Vous imaginez bien qu’il ne serait pas possible d’implanter un appareil de cette taille dans l’organisme d’un chat sans le faire souffrir ou l’exposer à de graves problèmes de santé. Et pourtant, il s’agit de l’un des modèles les plus compacts que l’on puisse trouver dans le commerce !

Et admettons qu’il soit possible de miniaturiser les différents composants du traceur et ainsi réduire drastiquement ses dimensions : il restera toujours le problème de la batterie et de sa recharge. En effet, contrairement à une puce d’identification qui fonctionne de façon passive et puise son énergie à travers le champ électromagnétique créé par un lecteur RFID, un traceur GPS doit être alimenté en permanence pour pouvoir remplir son rôle. Or, en dessous d’une certaine taille, la batterie ne permettrait de disposer que de quelques heures d’autonomie. Et même si elle était en mesure de tenir plusieurs jours voire plusieurs semaines, comment faire pour la recharger alors que le dispositif est implanté sous la peau d’un chat ? On pourrait imaginer un système de recharge par induction électrique, mais on n’a pas de recul sur d’éventuels effets sur la santé de l’animal.

A cela s’ajoute le problème de la durée de vie d’une batterie, qui excède rarement 3 ou 4 ans. Il faudrait donc la remplacer au moment où elle devient défaillante, ce qui nécessiterait une opération, avec les risques que cela comporte, et les frais qui vont avec.

A l’heure actuelle, il n’est donc pas possible d’implanter chez un chat une puce GPS sous-cutanée. Mais on repousse sans cesse les limites de notre technologie, et de nombreux appareils qui semblaient pourtant inconcevables il y a quelques années font aujourd’hui partie de notre quotidien. Il est donc raisonnable de penser que l’on parviendra un jour à miniaturiser suffisamment les traceurs GPS pour les rendre implantables, et qu’un système de recharge sans fil permettra de surmonter les problèmes d’autonomie. Et peut-être plus tôt qu’on ne le pense !

La meilleure alternative à l’heure actuelle : le collier GPS pour chat

Si aujourd’hui, la technologie de l’implant GPS est encore loin d’être au point, il existe tout de même des alternatives pour géolocaliser nos chères boules de poils. La solution la plus fiable et performante est sans nul doute le GPS pour chat qui se fixe à un collier.

Puce GPS chat non implantable

Ce type de traceur repose sur l’utilisation d’une puce GPS couplée à une carte SIM pour permettre le recours au réseau GSM afin de transmettre les données de localisation. Il y a également une batterie pour alimenter le système, et le tout est contenu dans un petit boîtier qui comporte des fixations afin qu’on puisse l’accrocher à un collier pour chat.

Ainsi, l’animal porte toujours sur lui la balise GPS, et celle-ci est en mesure de communiquer sa position chaque seconde. Cela permet de le suivre en temps réel en passant par un navigateur internet ou bien une application disponible sur smartphone.

Mais les GPS pour chat disponibles sur le marché offrent bien souvent des fonctions supplémentaires. Ainsi, il est généralement possible de définir des zones de sécurité à l’aide de clôtures virtuelles, ce qui permet de recevoir des alertes lorsque l’animal franchit ces limites. On peut ainsi être averti lorsque son chat s’éloigne de la maison ou se rapproche d’une route dangereuse par exemple.

Par ailleurs, certains traceurs peuvent aussi nous renseigner sur l’activité de nos amis félins, en indiquant la distance parcourue quotidiennement, les calories brûlées, ou encore les zones où ils passent le plus de temps à l’aide d’une carte de fréquentation (heat map). Le Weenect pour chat dispose même d’un micro et d’un haut-parleur, ce qui permet d’appeler le traceur comme on pourrait le faire avec un téléphone !

Les GPS pour chat ont une autonomie comprise entre 2 et 5 jours, en fonction de la fréquence de rafraîchissement de la position (l’actualisation toutes les secondes est généralement réservée au mode live tracking ; le reste du temps, le relevé de position est beaucoup moins fréquent pour économiser l’énergie). Force est de constater que l’autonomie de la batterie est relativement réduite, surtout lorsqu’on compare avec l’AirTag pour chat, dont la pile peut tenir un an. Mais c’est le prix à payer pour pouvoir avoir un vrai suivi en temps réel (l’AirTag, lui, en est incapable). Et contrairement à un implant, la recharge d’un collier GPS ne pose pas le moindre problème.